La nature décline en chaudes nuances sa jolie collection automnale, le moment est idéal.
Quel plaisir de se laisser aller au fil des écluses, le soleil caresse mon visage et invite à la rêverie.
Le long du chemin, je croise de nombreuses familles de champignons, certains solitaires, alors que d’autres semblent s’être rassemblés en colonies pour mieux nous enchanter par leurs couleurs et formes variées. Me voilà à genoux, à les faire prendre la pause, un plongeon hallucinogène si on n’y prend garde.
Soudain un bruit discret me fait relever la tête, c’est le héron cendré qui prend son envol, trop rapide pour capturer son image et il me fait déjà de grands signes du bout des ailes en s’éloignant.
Une prochaine fois peut-être.
Alors je continue mon chemin et croise un pêcheur concentré, un petit sourire au coin des lèvres…sur la pointe des pieds je m’éloigne afin de ne pas perturber cet instant de communion, lui et le canal juste relié par un simple fil qui s’étire et se tend au fil des mouvements de l’eau.
Sur la rive d’en face, je surprends deux arbres en train de se faire la cour, l’un plus audacieux s’est rapproché et fait la révérence à sa douce, je suis sous le charme. Un peu plus loin, d’autres semblent occupés à admirer leur reflet dans les eaux paisibles. C’est fascinant.
Soudain il faut montrer patte blanche à l’écluse 148 Stand An Dour, la gardienne semble déterminée à défendre son territoire. Elle n’en finit pas de palabrer, je décide de lui laisser le dernier mot et je continue ma route.
C’est le soleil, bien décidé à se coucher de bonne heure, qui m’a rappelé que je devais faire demi-tour, sans cela qui sait, j’aurais peut-être continué jusqu’à Brest.
Pour ceux qui préfèrent la bicyclette, plus de 400 kilomètres sont balisés et n’hésitez pas à faire escale à l’écluse 150 au Pont Bonen pour une petite pause chaleureuse et rafraîchissante. Découvrez quelques idées de parcours sur le site Tourisme Bretagne.
Pour la petite histoire, le canal s’étend sur 360 kilomètres et compte 236 écluses. Les travaux titanesques de construction n’ont commencé qu’en 1804 sous l’Empire pour des raisons stratégiques lors de la reprise des hostilités avec l’Angleterre. Le canal devait permettre à Napoléon Ier d’assurer l’approvisionnement des arsenaux de Brest et Lorient par une voie fluviale intérieure la reliant à la Loire par Nantes. Un dur labeur terminé en 1842.
Pour plus d’informations et découvrir les animations prévues le long du canal, visitez le site des canaux de Bretagne.
